L’investissement solidaire : une épargne responsable

March 2, 2022

L'investissement solidaire vise à financer des projets d’utilité sociale et environnementale.  Souvent appelé la finance solidaire, plusieurs types de structures existent en France aujourd'hui.  Ces investissements ont pour objectif de favoriser l'économie sociale et solidaire, un nouveau modèle économique plus équitable. Si l'investissement solidaire connait une forte progression depuis la pandémie, ces placements ne représente que 0,41 % du patrimoine financier en France.  Voici quelques éléments de contexte.

L'investissement solidaire s'effectue principalement par le biais de fonds d'épargne.  En générale, les épargnants peuvent souscrire à des produits d’épargne via leur banque ou mutuelle d’assurance (épargne bancaire solidaire).  Cela comprend des produits de livrets, d'assurance-vie ou d'organismes de placement collectif (OPC).   

Ces OPC sont souvent appelés des « fonds 90/10 » car ils consacrent 5 % à 10 % de leur portefeuille au financement d’entreprises solidaires, les 90 % restants étant ­investis de façon classique, en actions, en obligations ou dans d’autres fonds diversifiés.  On distingue habituellement trois types d’organismes considérés comme « solidaires » : les entreprises solidaires (y compris les entreprises ESUS en France), les autres financeurs solidaires et les acteurs de la solidarité à l'international.

Par ailleurs, les épargnants peuvent souscrire à des produits d’épargne via leur entreprise à travers l'épargne salariale solidaire (par exemple, les plans d'épargne entreprise (PEE).  Il y a également la possibilité de participer directement en optant pour l’un des placements proposés par les entreprises et financeurs solidaires, principalement par la souscription de parts de capital (épargne collectée directement par les entreprises solidaires).  Cela comprend le financement d’associations et d’entreprises à forte utilité sociale, l'investissement foncières sociales, le financement d’activités à forte utilité sociale dans les pays en développement, les prêts sociaux et les prêts environnementaux. 

L'évolution des fonds solidaires a notamment été encouragé par les pouvoirs publics en France grâce à la Loi de Modernisation de l’Économie de 2008 qui a obligé les PEE de présenter au moins un fonds solidaire aux salariés.   Les épargnants solidaires français ont ainsi pu profiter de l’essor des fonds solidaires, qui ont été multipliés par cinq entre 2007 et 2016.  Les fonds solidaires ont également bénéficié d'autres mesures prises par les pouvoirs publics pour soutenir l'investissement solidaire, y compris les campagnes de communication et de sensibilisation menées par les régulateurs, les banques et les mutuelles. 

Depuis la pandémie, le progrès de ces fonds est encore plus important.  L’encours total de l’épargne solidaire a atteint 24,5 milliards d’euros à la fin de 2021, composé d'une part de l’épargne salariale (soit 57 %) et de l’épargne bancaire solidaire (39 %).  Cela représente une progression de 26,6 % par rapport à fin 2020, qui s’explique par l’entrée en vigueur d’une mesure de la Loi Pacte obligeant les assureurs à présenter une unité de compte solidaire dans les contrats en unités de compte.   

Avec la multiplication des fonds solidaires, il est devenu plus facile pour les épargnants de participer à l'investissement solidaire.  Il s’agit d’une façon pour les épargnants de soutenir les projets et les entreprises solidaires, tout en bénéficiant potentiellement d'un rendement sur leur épargne. 

Pour plus d’informations, notre rapport sur la finance solidaire en France se trouve ici.

CPM

Précédent
Précédent

Les décisions fondées sur la confiance et la coopération collective sont plus efficaces que les décisions individuelles non coordonnées 

Suivant
Suivant

Promoting human-centered approaches in organizations: an interview with Jef Cumps